Comment améliorer la densité d’information de vos textes web?

Il est essentiel d’améliorer la densité d’information pour des textes web plus efficaces. Supprimez l’inutile et le superflu, allégez les lourdeurs, précisez le trop vague.

La densité d’information représente la quantité d’information contenue dans un texte par rapport à sa longueur. C’est une notion essentielle dans l’écriture web.

Haute densité d’information: un texte qui transmet beaucoup d’information en utilisant peu de mots.

Faible densité d’information: un texte qui transmet peu d’information en utilisant beaucoup de mots. (Parfois appelé remplissage. Vous trouverez plein d’exemples sur Linkedin)

Pourquoi améliorer la densité d’information?

Vos visiteuses et vos visiteurs n’ont pas de temps à perdre. 9 fois sur 10, ils sont là à cause de Google. Ils ont posé une question à Google et Google leur a promis que votre contenu contenait la réponse à leur question.

Qu’est-ce que ça veut dire? Que vous devez leur offrir cette réponse aussi vite que possible. Pour tenir la promesse que Google a faite à votre place.

Si vous proposez une bonne densité d’information, peut-être que la lecture d’un paragraphe leur suffira. Ils auront leur réponse, ils seront contents. Et l’afflux de dopamine leur donnera envie de fureter un peu plus loin sur la page ou ailleurs sur votre site.

Maintenant, imaginez que vous les obligez à lire 3-4 paragraphes pour leur donner une info qui pourrait tenir en quelques mots. Une fois au bout, sa réaction va être quelque chose comme: «Tout ça pour ça? Pffff! Bon, j’me casse.»

Un peu caricatural? Sans doute. Mais ce que vous devez retenir, c’est que dans ce genre de situation, votre texte est au service de votre lectrice ou de votre lecteur.

Quels contenus doivent être denses?

Tous les textes écrits pour le web n’ont pas forcément besoin d’une densité d’information maximale. Tout va dépendre de votre objectif: au fond, vous écrivez pour quelle raison?

  • informer: la densité d’information est importante
  • provoquer une émotion: la densité d’information est secondaire

Ecrire pour informer
Si votre but est avant tout de faire passer une information, visez une haute densité d’information.

Le schéma est le suivant: vous connaissez une info dont votre lectrice ou votre lecteur a besoin. La seule chose qui compte, c’est de faire passer cette information de votre cerveau à celui de l’autre d’une manière rapide et compréhensible. Vous devez être efficace.

Ecrire pour divertir
Dans ce cas de figure, votre but est différent. Vous avez envie d’amuser, de provoquer de l’empathie, de procurer un vrai plaisir à la personne qui va lire votre texte.

La densité d’information est secondaire, voire contre-productive. Si votre texte est trop dense, vous allez avoir de la peine à faire passer des sensations et des émotions. Votre contenu risque d’être sec, abstrait et tristement rationnel. Vous devez donc choisir des mots et des tournures qui ont une valeur émotionnelle et non informative.

Comment améliorer la densité d’information?

Il est important de condenser l’information dans vos textes pour le web. C’est la meilleure façon de rendre service à la personne qui va lire. Améliorer la densité d’information signifie:

  • transmettre la même information avec moins de mots
  • donner plus d’informations sans allonger un passage

Alors comment on s’y prend? En gros, il y a 4 opérations à effectuer:

  • Supprimer les parties inutiles
  • Réduire le superflu
  • Alléger les lourdeurs
  • Préciser les termes vagues et approximatifs

Supprimer les parties inutiles

Pour améliorer la densité d’information, rien de tel que couper l’inutile. Prenez votre texte et examinez chaque partie avec soin. Demandez-vous si elle apporte de l’information ou non. Ça va vous permettre de repérer tout un tas de petites expressions et de tics de langage utilisés par habitude mais qui ne servent en fait à rien.

Un exemple de partie inutile: «Force est de constater»
Force est de constater qu’on peut pratiquement toujours virer cette formule sans changer le sens de la phrase. 🤣

«S’il est fréquent d’être séduit par l’architecture des hôtels des pays anglo-saxons, du Moyen-Orient ou d’Extrême-Orient, force est de constater que les équipements hôteliers d’Europe continentale sont plutôt banals.» (groupe-h.com)

Une autre de mes bêtes noires (est-ce qu’on peut encore dire ça?): «, ceci» et toutes les variantes
Depuis quelques années, on voit ça un peu partout: pour lier deux phrases ensemble, beaucoup de gens mettent une virgule suivie de «ceci», «ce», «et ce» ou d’autres variantes encore. Ça ne sert à rien. La preuve:

«[…] l’agriculteur qui veut participer au programme doit retirer de sa production au minimum 20% de ses terres arables et ceci pour une période d’au moins 5 ans.» (ec.europa.eu)

Parmi les autres formules inutiles, on trouve d’innombrables trésors de vacuité comme:

  • Vous l’aurez compris
  • Inutile de préciser
  • Notons que
  • Je vous informe que
  • Si je vous dis ceci, c’est parce que

Réduire le superflu

L’inutile, c’est le plus facile. Ces bouts de textes ne servent à rien, donc vous pouvez les supprimer sans vous poser de questions. Le superflu est plus compliqué: certains passages ne sont pas indispensables, mais parfois ils apportent quelque chose. Notamment pour le style.

Il faut donc faire preuve d’une certaine indulgence, en tenant compte de votre objectif principal:

  • pour informer: soyez sans pitié
  • pour faire passer de l’émotion: autorisez-vous quelques effets

Côté superflu, il y a 3 suspects à interroger en priorité:

  • la redondance, qui répète quelque chose déjà exprimé
  • la digression, qui s’éloigne du sujet
  • le bla-bla, qui allonge inutilement le discours

La redondance

La redondance peut avoir une vraie valeur stylistique. Mais dans un contexte d’information, le style est secondaire. La redondance est souvent superflue et parfois utilisée comme un cache-misère. Par exemple pour dissimuler le fait qu’on n’a rien à dire en gonflant artificiellement le volume de texte. Pour paraître plus compétent ou pour impressionner.

Parfois, c’est juste quelques mots dans une phrase ou un paragraphe. Et parfois, c’est toute une phrase ou tout un paragraphe qui répète une idée déjà exprimée sans rien ajouter d’important.

«Cependant, il n’est pas du tout aisé de présenter une déclaration d’impôt en Suisse. En effet, l’imposition des particuliers est complexe. Elle varie en fonction de plusieurs facteurs tels que : le statut du particulier (frontalier ou résident), le type d’activité (indépendant ou salarié), le niveau de salaire, le canton de travail, le type permis de travail accordé, etc.

Conscients de la complexité des déclarations d’impôts en Suisse, nous mettons à votre disposition une équipe de professionnels qualifiés pouvant vous assister efficacement dans cette tâche. Nos collaborateurs (juristes, experts fiscaux, experts-comptables) sont issus des grandes universités suisses et possèdent donc toutes les connaissances requises pour vous proposer une assistance professionnelle et personnalisée.» (taxmanager.ch)

La digression

Une digression est un passage qui s’éloigne du sujet. Quelque chose qui va vous obliger à revenir à vos moutons. Je suis très fort en digression. Je dois tenir ça de ma maman. Mais je digresse.

La digression peut être utilisée pour plein de raisons. Moi, c’est souvent pour apporter une touche d’humour. Mais si votre but est de transmettre une information, votre lectrice ou votre lecteur n’a souvent pas de temps à perdre. Allez droit au but, renoncez aux digressions. Ou alors utilisez-les vraiment avec parcimonie.

Le bla-bla

C’est souvent pour se rassurer, pour faire plus pro ou tout simplement parce que le texte a l’air ridiculement court: on en rajoute un peu, on allonge les formules. Eh ben c’est une très mauvaise idée, parce que notre texte est dilué, plein de bla-bla inutile.

«Quand vous avez dit ce que vous aviez à dire, arrêtez-vous. Ne restez pas à la porte pour dire au revoir 15 fois de suite.» (Traduction *très* libre de l’excellent Gary Provost)

Prenez ce post Linkedin. Une entreprise liste 3 postes à pourvoir et se croit obligée d’ajouter:

«Vous trouverez plus d’informations sur notre page internet consacrée au recrutement 👇» (linkedin.com)

Non. Si j’arpente Linkedin à la recherche d’un job, je sais comment ça marche. Pas besoin qu’on m’explique que je peux cliquer sur un lien. Pas besoin qu’on me dise que la cible est une page «internet». Ni quel est son thème.

Mais si vraiment cette entreprise veut me prendre par la main, il y a moyen de le faire sans bla-bla:

«Tous les détails sur la page Nous rejoindre»

Ou alors en donnant plus de précisions sur la suite:

«Description des postes et envoi des candidatures sur la page Nous rejoindre»

Eviter de faire du bla-bla, c’est assez simple:

  • ne parlez pas des choses évidentes
  • n’ayez pas peur des phrases courtes et simples

Alléger les lourdeurs

Pour l’instant, ce n’était pas trop difficile. Maintenant, il faut vous attaquer à ce qui est inutilement long ou lourd. C’est plus délicat, parce que ça va remettre en cause votre style d’écriture. C’est une leçon d’amour-propre.

Souvent, il s’agit de raccourcir et de simplifier des tournures:

  • la totalité de → tous
  • se doit de → doit
  • celle-ci → elle
  • dans le but de → pour

Et bien sûr, il y a la reine des lourdeurs: «dans le cadre de». Celles et ceux qui me connaissent dans la vraie vie savent que je voue une haine farouche à cette formule aussi moche qu’omniprésente.

Mais il y a aussi des constructions lourdes qui peuvent être allégées. Vous aurez peut-être l’impression que votre texte devient «trop simple». Vous êtes sur la bonne voie! Les internautes à la recherche d’information ont besoin de contenus directs et efficaces. Pas de textes recherchés.

Préciser les termes vagues et approximatifs

Pour améliorer la densité d’information, on peut évidemment utiliser moins de mots. C’est ce que je vous ai recommandé jusqu’ici. Mais on peut aussi essayer de donner plus d’informations sans allonger le texte.

Comment? En augmentant la valeur informative de votre texte. Pour ça, vous allez rechercher tout ce qui est vague ou peu précis. Votre but sera de reformuler ces passages pour qu’ils donnent plus d’information.

Souvent, ça va se faire en présentant des chiffres à la place d’expressions comme:

  • plusieurs ou de nombreux
  • de longue date
  • particulièrement

«Été comme hiver, notre région possède de nombreux plus de 80 itinéraires balisés […].» (chateau-doex.ch)

Mais aussi en remplaçant des mots génériques par des mots plus spécifiques:

«CREA est représente aujourd’hui un formidable tremplin pour tous les futurs professionnels de la création, du marketing, de la communication et du digital.» (creageneve.com)

Parmi les mots génériques à repérer, on trouve des verbes très courants comme:

  • être → se trouver, représenter, se dresser, occuper…
  • avoir → posséder, porter, souffrir de, porter…
  • faire → accomplir, produire, réaliser, créer, exécuter…
  • voir → admirer, repérer, scruter, observer, visionner…
  • mettre → poser, insérer, placer, disposer, ranger…

Où soigner la densité d’information?

Evidemment, j’ai envie de vous dire que la densité d’information c’est important partout. Mais il y a quelques emplacements auxquels vous devez faire particulièrement attention.

  • meta-title et meta-description
  • titres et intertitres
  • libellés des liens
  • éléments de listes

Meta-title et meta-description

Le meta-title et la meta-description sont deux éléments de texte un peu particuliers: il n’apparaissent pas sur la page web, mais sont affichés dans les résultats de recherche Google. Ce sont ces deux textes très courts qui vont aider l’internaute à faire son choix parmi les propositions de Google.

La densité d’information est primordiale, car le volume de texte est très limité:

  • Meta-title: 60 signes maximum
  • Meta-description: 160 signes maximum

Pour exploiter au maximum ces emplacements, vous devez donner suffisamment d’informations dans ces deux textes très courts pour donner à l’internaute l’envie de cliquer.

Titres et intertitres

Le titre et les intertitres ne servent pas seulement à structurer et baliser le contenu de votre page. En tant que repères visuels, ils vont attirer l’attention de vos visiteuses et visiteurs. Leur regard va se fixer sur ces éléments en particulier.

Pour leur rendre service, il faut que ces titres et intertitres soient explicites. Ils doivent renseigner sur le contenu qu’ils chapeautent. Et comme là aussi votre volume de texte est limité, il va falloir user d’une bonne densité d’information.

Libellés des liens

Les liens, c’est l’essence du web. Un simple clic et vous voyagez instantanément d’une page à l’autre, d’un site à l’autre. Mais attention: les études ont montré que les internautes n’aiment pas cliquer sans savoir où ils vont se retrouver.

C’est pour ça que vos libellés (les mots cliquables qui forment le lien) doivent être explicites. Ils doivent annoncer sans équivoque où le lien mène. Evitez donc les «cliquer ici», «lire la suite» ou «plus d’informations». Ces formules vont obliger la lectrice ou le lecteur à étudier le texte autour du lien pour comprendre à quoi font référence ces liens.

Essayez plutôt de décrire en quelques mots la cible du lien. Vous densifiez en donnant plus d’information (c’était pas difficile):

❌ Dans un article du 2 mars, Le Temps a dévoilé la guerre du langage épicène à la RTS.

✅ Dans un article du 2 mars, Le Temps a dévoilé la guerre du langage épicène à la RTS.

Eléments de liste

Les éléments de liste obéissent à la même logique que les intertitres. Ce sont des éléments sur lesquels le regard de l’internaute va se fixer, car ils sont graphiquement différents. Ils signalent visuellement une énumération.

Pour qu’une liste soit efficace, il faut que ses éléments soient courts: on ne devrait pas dépasser une ligne. Si chaque élément de la liste fait 3 ou 4 lignes, ce n’est plus une énumération mais une série de paragraphes.

Pour bien rythmer votre liste, veillez donc à garder les différents éléments bien concis. Donnez un maximum d’information avec peu de mots, ce qui va améliorer la densité d’information de ce passage.